Mélange de traditions islamiques et d'une kyrielle de folklores, le jour de l’Achoura est des plus importants du calendrier musulman. Pourtant, la commémoration de l’Achoura prend diverses formes, selon les communautés de musulmans. Quelles en sont les raisons ? Comment la célèbre-t-on réellement ?
Achoura : quelles sont ses origines ?
Dans l'histoire de l’Achoura, il existe deux versions qui expliquent son origine. Selon les musulmans Sunnites, la commémoration du Achoura a été prescrite par le prophète Mahomet au moment de sa rencontre avec des juifs, en 622. Ces derniers célébraient par le jeûne la fête juive du « Grand Pardon ». Ainsi, l’Achoura a été instaurée, plus tard, (précisément en 624) lorsque le jeûne du ramadan a été recommandé par Mahomet.
D’un autre côté, les musulmans Chiites considèrent ce jour plutôt comme un symbole de lutte contre l’injustice et l’oppression. En effet, ils affirment que l'Achoura est un grand jour de deuil qui commémore la date d'anniversaire du Petit-fils du prophète Mahomet, Hussein.
Les sources historiques racontent qu’Hussein ainsi que 72 personnes dont les membres de sa famille ont été tués à Damas par des soldats du calife auquel il avait refusé de se soumettre.
Toutefois, Quelles que soient les interprétations, l’Achoura reste une journée très importante pour tous les musulmans. Même si des divergences sont également à noter dans la façon de la célébrer d’une communauté à une autre.
Les célébrations de l’Achoura
À l’instar des variétés de pratiques religieuses qui caractérisent l’Achoura, des pratiques culturelles l’entourent également. Toutefois, l’Achoura reste avant tout un moment de recueillement et de prière. Cela est valable pour tous les musulmans. D’ailleurs, s’il y a une pratique communément partagée à l’occasion de cette date, c’est le jeûne.
Cependant, dans certains pays, comme le Maroc, c’est aussi la fête de la famille, de l’enfance et de la charité. Par conséquent, on profite de cette journée pour faire des cadeaux aux enfants : des sucreries, des tambours, des trompettes, des vêtements, etc.
Loin de cette vision festive, certaines personnes, les chiites notamment entretiennent pour coutume l’auto-flagellation à sang, le jour de l’Achoura. Par ailleurs, dans d’autres cultures, l’Achoura est célébrée autrement. Chez les Chiites de la Tunisie, par exemple, c’est l’occasion de rendre visite aux morts et d’allumer des bougies dans les cimetières.
Des pratiques culturelles de l’Achoura moins connues
Il existe d’autres coutumes plus rares pratiquées ce jour. Dans certaines communautés, le soir du Achoura, on invite les enfants à allumer de grands feux par-dessus lesquels ils sautent en chantant. Cette pratique consiste à initier les enfants à la vénération du feu, symbole de purification.
Pour d’autres musulmans du Maghreb, le lendemain de l’Achoura est l’occasion de laisser les enfants s’adonner à des jeux d’arrosage. Les enfants ont l’autorisation et la liberté d’asperger d’eau ceux qu’ils croisent (voisins, amis, passants…). Tandis que dans un pays comme le Sénégal, l’Achoura est un jour pendant lequel on donne l’aumône à des enfants déguisés dans une ambiance de carnaval.
Même si l’Achoura se célèbre de plusieurs manières dans les pays musulmans, elle reste unique. Elle demeure malgré tout un jour au cours duquel les actes religieux comme l’aumône, la prière et la charité sont privilégiés.